Matt, organisateur de l'INTERCEPTOR FEST, se confie sur le festival

Interceptor

What The Hell a eu la chance de pouvoir poser quelques questions à Matt, organisateur de l'INTERCEPTOR FEST dont la première édition se tiendra du 5 au 7 octobre 2017 à Bordeaux.

Bonjour et un grand merci de prendre le temps de répondre à nos questions.

1.Pourriez-vous présenter rapidement l'Interceptor Festival ?

Salut et merci à toi d’avoir pris le temps de faire ces quelques questions. Tu sais, rien de bien original en fin de compte, c’est un festival de passionnés et d’acteurs de la scène de longue date. Les programmateurs travaillent dans deux salles de concerts très différentes de Bordeaux. Mais nous sommes amis. Nous voulions créer un tel évènement en centre-ville, et nous avons décidé d’unir nos forces pour y arriver. D’un point de vue strictement musical, l’INTERCEPTOR est vraiment un festival de passionnés, nous aimons et écoutons tous les groupes que nous avons programmés.

2.Pourquoi avoir choisi ce nom d’ "Interceptor Festival" ? J'hésite entre une référence à Mad Max et Star Wars, mais peut être est-ce totalement autre chose.

Et bien nous avons grandi avec ces films. Mais INTERCEPTOR c’est la caisse de Max Rockatansky, ou Mad Max si tu veux. Une Ford falcon GT coupé. Sans cette caisse il ne serait rien. C’est l’arme ultime de la route, le partenaire idéal post-apocalyptique.
Elle est sombre, sale, rapide… comme le fest. Et surtout parce qu’il faut être un peu con pour rouler avec V8 quand ce qu’il reste du monde est en pénurie de carburant. Tout comme il faut être un peu con pour organiser un fest de Metal en automne.

3. La programmation du festival est clairement axée sur le Metal Extrême, vous devez être un grand fan de ce style ?

Pour tout te dire, je ne trouve pas la programmation si extrême que ça. Enfin ce n’est pas la première chose que l’on s’est dit quand nous avons décidé de partir dans cette aventure. A la programmation nous écoutons toute sorte de chose, mais c’est vrai que les différents styles de musique que nous proposons reviennent souvent sur les platines. Puis nous en jouons aussi. Donc ceci explique peut-être cela.

4. S’agit-il d’un choix délibéré pour vous différencier de festivals qui peuvent être considérés comme « trop grand public » ?

Depuis le temps que nous sommes investis dans la musique nous n’avons jamais vraiment aimé ce qui est grand public. De plus nous voulions faire un festival avec une programmation de qualité (à nos yeux) mais aussi à taille humaine, quelque chose de convivial, presque communautaire. Mais nous ne nous sommes pas dit que nous voulions nous différencier d’autres festivals, comme si c’était des concurrents. Nous voyons cela comme une grosse communauté des gens animés par plus ou moins les mêmes désirs, des confrères si tu préfères.

5.Le festival annonce les concerts de groupes plutôt rares (DEAD CONGREGATION, ANGEL WITCH, TSJUDER pour ne citer qu’eux) en France, comment vous êtes vous débrouillés pour les contacter et les convaincre ?

Et bien de manière assez simple en fait, et comme quelques cools noms étaient déjà sortis ça a fini par les motiver.

6. Malgré la direction assez Extrême donnée à la programmation, les styles sont plutôt variés, passant du Black Metal au Post-Rock pour revenir sur du Death Metal Old School, pourquoi avoir choisi de diversifier autant la programmation ?

Comme je te le disais précédemment nous écoutons beaucoup de choses, sans pour autant s’identifier à une seule scène, ou un seul genre. Ce qui serait extrêmement dommage d’ailleurs, nous perdrions de la diversité et de la richesse. Aujourd’hui les groupes eux-mêmes mélangent ces différents styles pour en créer de nouveaux. C’est une scène artistiquement très riche, il ne faut pas la brider, il faut la laisser monter dans les tours pour en avoir le meilleur. Ce ne fut donc pas un choix.

7. Pourquoi avoir choisi trois lieux différents pour les concerts, mais tous représentatifs de la scène bordelaise en terme de musique extrême ?

Nous évoluons dans ces différents lieux, donc cela nous a paru normal de faire participer tout le monde. Qui sait si pour les prochaines éditions il n’y aura pas d’autres lieux encore…

8. A ce propos, que représente pour vous la scène Metal française ? Car elle semble plutôt mise en avant, en particulier sur les scènes en accès libre, de votre festival.

Et bien pour te dire, nous ne nous considérons pas nous même comme des métaleux, donc c’est difficile de répondre à ta question. Une partie de cette scène ne nous représente pas, nous avons donc décidé de mettre au jour ce qui nous tenait à cœur : la différence.

9. En tant que nouveau festival, on pourrait comparer votre première affiche à un autre festival français de Metal Extrême, le Fall Of Summer. Est-ce que vous avez des objectifs pour cette première édition ?

Et bien je te remercie pour la comparaison. Même si je n’ai jamais eu l’occasion de m’y rendre, tous les amis qui y sont allés en sont revenus ravis. Notre objectif est de passer un bon moment en voyant le public et les groupes passer eux-mêmes un bon moment.

10. D’ailleurs, le contexte actuel (échec du Ragnard Rock et du Gothic DarkWave Festival ; nécessité d’organiser un crowdfunding pour le Motocultor) semble plutôt risque pour lancer un festival, qu’en pensez-vous ?

Oui ce serait te mentirde te dire que nous ne prenons pas un risque, mais ce n’est pas trop dans notre mentalité de ne pas en prendre. Organiser des concerts en centre-ville est aussi un risque à part entière, alors un peu plus, un peu moins… Tu sais pour nous c’est notre quotidien.
On verra bien ce qui se passera, ensuite on verra.

11. A propos des groupes présents, avez-vous des fiertés sur cette affiche ? Des déceptions ?

Et bien pour ne rien te cacher nous avons eu quelques déceptions, mais c’est le jeu, on ne peut pas faire un caprice dès qu’un groupe dit non. Nous redemanderons à certains pour la prochaine édition, à d’autres non.
Avoir réussi à réunir tout ce beau monde sur un week-end c’est là qu’est notre fierté. Que ce soit les groupes qui ouvrent ou ceux qui ferment, à nos yeux, ils sont tous très bons, ça a d’ailleurs été un vrai casse-tête pour faire le running order.

12. En tant qu'organisateur de festival mais aussi de fan de Metal, quel groupes rêveriez-vous de faire jouer ?

Il y en a tellement. D’habitude j’énumère des groupes qui n’existent plus, comme ça je ne prends pas de risque. Mais à vrai dire, aucun groupe ne me fait rêver au point de les supplier pour qu’ils jouent. Il y a tellement de groupes, tellement de plaisir à prendre, pourquoi ne se contenter que d’un seul ? Et il y a les découvertes aussi, des jeunes groupes qui foutent la branlée aux soit disant têtes d’affiches. Bon par contre si IRON MONKEY veulent bien venir à Bordeaux, ben je serai quand même sacrément content.

13. Avez-vous déjà quelques retombées ou avis sur l’organisation annoncée ? La programmation ? Songez-vous déjà à une deuxième édition ?

Et bien oui pas mal de retours positifs sur la programmation, et aussi sur le fait que nous sommes inconscients de faire un énième festival, en octobre, en centre-ville, de musique extrême, dans des lieux différents…
Bien entendu nous songeons à une deuxième édition, car nous avons sûrement commis quelques impairs qu’il nous faudra corriger.

14. Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ? Souhaitez-vous que le festival soit un énorme succès (ce que l’on vous souhaite) et qu’il devienne un parc d’attractions du Metal, comme on peut l’entendre à propos du Hellfest, ou préféreriez-vous conserver un festival à taille humaine ?

A chacun sa place, je pense que nous sommes bons dans le « à taille humaine ». Si ce projet peut-être pérenne c’est tout le mal que l’on peut nous souhaiter. Au-delà de faire gonfler nos égos, cela prouvera que la scène va bien et que le public répond présent aussi pour ce genre d’évènement. Il y a une place pour tout le monde.

 

15. Merci d'avoir répondu à nos questions, je vous laisse le mot de la fin pour convaincre les indécis !

Non c’est nous qui te remercions d’avoir pris le temps de parler d’un petit festival qui démarre. Et si quelqu’un a lu toute l’interview et qu’il est encore indécis, c’est qu’il ne viendra pas, alors là rien à faire… tant pis.

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